Connaissez-vous : les rogue-like ?
- Jimmy Poorteman - Holycrabe
- 7 oct. 2020
- 4 min de lecture
C’est un style de jeu très particulier et encore de niche pour le moment, même si la sortie récente d’un certain Hadès particulièrement populaire jette encore une fois un petit coup de projecteur sur ce genre de jeu différent des autres.
En réalité, ce type de jeu inclut plein de genres plus ou moins séparés. Die and retry, trial and error, metroidvania, rogue-like ou rogue-lite sont tant d’appellations qui font se bagarrer les puristes pour décider de quel jeu appartient à quelle sous-sous-sous-sous-catégorie. Le genre lui-même est grandement basé sur le jeu Rogue, sorti en 1980, bien qu’il n’ait pas été le premier à utiliser la recette d’une aventure courte et générée de manière procédurale, c’est-à-dire aléatoirement. On retrouve donc tout de suite un élément assez essentiel de ces jeux, c’est la rejouabilité. Et tant mieux, parce que ces jeux sont bien souvent dotés d’une mécanique de permadeath, une mort permanente. Si vous perdez tous vos points du vie, votre personnage meurt ainsi que votre progression, et il vous faut recommencer du début. La plupart du temps cependant, atteindre certains points dans votre partie vous permet de débloquer des options supplémentaires qui rendront vos parties suivantes plus faciles, ou en tous cas plus intéressantes.

L’histoire est souvent assez peu présente, voire carrément négligeable dans ces jeux. À cause du fait que vous pouvez relancer de nouvelles parties à l’infini, il est impossible d’avoir un scénario complet avec une fin satisfaisante et des personnages complexes. Les développeurs entendent donc plutôt se focaliser sur le gameplay en proposant une expérience agréable et qui pourra être jouée pendant de longues heures avant que le joueur ne se lasse. Là où une partie de The Binding of Isaac, l’un rogue-lites les plus connus à l’heure actuelle, prendra une vingtaine de minutes à terminer au début, après avoir débloqué des objets, mécaniques et niveaux supplémentaires, une partie pourra facilement prendre une heure. Et comme le dit Edmund McMillen, créateur du jeu, “ça permet de générer une expérience apparemment dynamique pour les joueurs, de manière à ce qu’à chaque fois qu’ils jouent à votre jeu, ils vivent une nouvelle aventure unique.“ Le côté aléatoire des donjons que vous explorez, des ennemis que vous affrontez, des objets que vous ramassez fait que vous ne jouerez jamais deux fois à la même partie. Cela permet donc aussi à des développeurs de créer un jeu sans nécessairement devoir se casser la tête avec la création d’un univers cohérent.
Ce style de jeu est cependant souvent réputé pour être très dur. Bien sûr, le fait que la mort soit permanente est déjà quelque chose qui rebute beaucoup de joueurs à la frustration facile. D’autant que bien souvent, la gestion des ressources permettant de survivre est un autre élément clé. Ces ressources sont rares et précieuses. Il n’est donc pas vraiment surprenant que les fans de ce style soient plutôt sur la défensive et attachent une grande importance à leur performance sur ces jeux, s’estimant être les “vrais hardcore gamers“. Et forcément, cette attitude n’aide pas à rendre le genre plus populaire.
On retrouve pourtant de plus en plus d’éléments propres au rogue-like dans certaines grosses sorties de jeux très attendus. Le monde de Niflheim par exemple dans God of War, est un rogue-like géant dans lequel vous explorez le labyrinthe d’Ivaldi, un grand alchimiste légendaire. Le monde est cependant occupé par un gigantesque brouillard légèrement empoisonné, ce qui vous empêche d’y rester indéfiniment et vous force à hâter le pas, alternant entre des combats et de l’exploration dans un énorme donjon labyrinthique piégé. Sindri, l’un de nos alliés nain, nous explique d’ailleurs que le labyrinthe possède un étrange enchantement qui rend son exploration plus difficile, comme si les couloirs se déplaçaient entre deux visites.

Le jeu The Elder Scrolls : Blade propose également un mode pour ça baptisé Abysse dans lequel vous descendez dans un donjon, affrontant des ennemis de plus en plus fort, récupérant des récompenses de plus en plus intéressantes. Le donjon n’ayant pas de réelle fin, vous finissez par périr, encaissant alors toutes les récompenses récupérées dans l’exploration. Dans ces deux cas, ce n’est cependant qu’un élément auxiliaire, quelque chose en plus pour le jeu principal.
Il existe aussi beaucoup de jeux qui ont tiré profit de ce gain de popularité pour le genre ces dernières années, décidant d’implémenter des mécaniques de rogue-like dans d’autres styles. Slay The Spire a par exemple incorporé les concepts de rencontres aléatoires et de mort permanente à un jeu de construction de deck de cartes. Enter the Gungeon est aussi e ceux-là, étant un jeu mélangeant l’aléatoire du rogue-like avec un gameplay propre au shoot’em up.
Si le style vous intéresse, préparez-vous d’ores et déjà à passer au moins une centaine d’heures sur un de ces jeux, et gardez également en tête le fait que ces jeux sont très difficiles. Mais si vous souhaitez vous y mettre, voici quelques titres qui pourraient vous intéresser :
· The Binding of Isaac: Rebirth : sorti en 2014, le jeu est maintenant devenu un classique du genre, au point que certains utilisent maintenant la formulation Isaac-like plutôt que rogue-like. Le jeu propose du contenu en veux-tu en voilà et attend encore un dernier gros DLC pour la fin 2020, ajoutant encore plus de contenu.
· Dead Cells : le jeu sorti en 2018 est particulièrement populaire, très nerveux et fréquemment mis à jour et bénéficiant d’une communauté très active. Le jeu peut se montrer très punitif mais profite dans l’ensemble d’une grande variété d’objets et de styles de jeu possible avec un côté plateforme en 2D qui mélange le rogue-like et le metroidvania.
· Dicey Dungeons : musique endiablée signée Lena Raine, personnages au design attachants et contexte brisant totalement avec les habitudes du genre, cloîtrés dans des donjons et des grottes obscures, Dicey Dungeon vous propose d’incarner un dé armé de plusieurs compétences se frayant un chemin à travers des hordes d’ennemis pour remporter un jeu télévisé (sûrement truqué). Le jeu se centre surtout sur ses combats dans lesquels vous recevez un certain nombre de dés roulés pour vous et pouvez les utiliser dans vos compétences pour infliger des dégâts à vos adversaires. Pas forcément facile à pitcher par écrit, mais extrêmement fun à jouer.
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