Est-ce que le Spiderman du MCU arrivera à se débarrasser de ses mentors ?
- Jimmy Poorteman - Holycrabe
- 14 oct. 2020
- 7 min de lecture
Docteur Strange a été récemment confirmé comme ayant rejoint le casting du prochain (et supposé dernier) épisode de cette trilogie Spiderman avec Tom Holland, et le Hollywood Reporter annonce qu’il y tiendrait un rôle de mentor.
C’était finalement assez attendu, en tous cas suite à l’annonce de la présence de Benedict Cumberbatch au casting du film. Après être parti sur Titan avec Tony Stark et Peter Parker, il était assez cohérent que si ce dernier avait besoin d’une nouvelle figure paternelle, cela tomberait sur l’ancien chirurgien. Mais il y a aussi de quoi soupirer un peu à l’idée que dans cette trilogie de films sur l’un des super héros les plus connus et les plus populaires, aucun ne sera focalisé sur Spiderman pour lui-même.

Parce qu’autant ne pas se voiler la face, depuis son introduction dans le Marvel Cinematic Universe en 2016 avec Civil War, le jeune New Yorkais a surtout vécu ses aventures au travers de ce qu’Iron Man voulait pour lui. Il l’avait invité à le rejoindre dans le combat contre Captain America parce qu’il avait besoin d’un renfort dont Cap ne connaissait pas les capacités, mais dans cette relation de mentor/disciple, il cherche surtout à ne pas précipiter sa participation à des combats dangereux. Depuis L’ère d’Ultron, quelque chose turlupine Tony Stark. Il a pris conscience que les combats que lui et les Avengers mènent ont beau sauver des vies, beaucoup de gens sont régulièrement mis en danger par leur faute. C’est une préoccupation qui se renforce encore lorsqu’une maman lui parle de son fils, tué en Sokovie lors du combat contre Ultron et son armée de robots qu’il a indirectement créé en cherchant à bien faire. Il se sent coupable, plus encore que ses coéquipiers, alors il préfère garder Spiderman, encore au lycée, loin des combats lorsqu’il le peut et préfère ne pas le considérer comme un Avenger pour ne pas avoir à l’appeler, jusqu’à ce qu’il soit trop tard et qu’ils soient déjà dans l’espace dans Infinity War.
Dans le premier épisode, Spiderman Homecoming, on y trouve un Peter Parker qui veut bien faire, qui veut aider, mais veut parfois trop en faire parce qu’il cherche à impressionner Tony Stark. Il a 15 ans et se sent invincible, et en plus il a des super pouvoirs qui le rendent très rapide, fort et résistant. Il est tellement galvanisé et cherche tellement à se faire remarquer que Tony finira par venir lui-même lui reprendre sa tenue made in Stark Industries, lui disant que s’il n’est rien sans, c’est qu’il ne la mérite pas. Peter saisit alors l’occasion de prouver à son mentor et à lui-même que ce qui est super, c’est lui et pas la tenue. Il remet sur son dos sa vieille tenue un peu naze avec des lunettes d’aviation et une cagoule rouge et parvient quand même à sortir victorieux du film, récupérant ainsi le respect de Tony Stark.
Entre les deux épisodes se passent Avengers : Infinity War et Endgame. Dans le premier, Peter s’infiltre dans l’un des vaisseaux des généraux de Thanos et obtient une nouvelle armure plus adaptée aux conditions extrêmes comme par exemple l’espace, au hasard. Mais en bref, il meurt à la fin du film lorsque Thanos met son plan à exécution et tue la moitié du l’univers en un claquement de doigts. Le cauchemar de Tony se réalise, lui qui avait des visions d’horreur après être passé à travers un trou de ver lors du premier Avengers, faisant face à la flotte de Thanos toute entière, il n’a pas réussi à l’arrêter, et en plus de ça, Peter est mort. Enfin bon, il revient dans le deuxième film et ils échangent un câlin touchant, alors ça va. Mais là, paf, c’est Iron Man qui meurt, et on déboule sur le deuxième film, Spiderman Far From Home.
Déjà une petite odeur de réchauffé

L’ambiance n’est pas dingue dans celui-ci hein, sa figure paternelle la plus récente étant morte, il ne peut même pas vraiment faire son deuil à son rythme puisqu’Iron Man étant mort dans un sacrifice héroïque, on le voit partout. En plus, tout le monde s’interroge sur qui pourrait devenir le “nouvel“ ou le “prochain“ Iron Man, diriger les Avengers et porter le poids de la protection de la planète sur ses épaules maintenant qu’Iron Man est mort et Captain America a besoin d’une tribune pour marcher. Du coup, Happy, un ancien employé de Tony chargé de surveiller Peter et sa roue de secours en terme de mentor (qui en plus vit un rêve éveillé en sortant avec Tante May) lui passe un gadget, les lunettes de Tony qu’il lui a léguées, équipées d’une intelligence artificielle et d’un accès complet (ou presque) aux bases de données des Avengers. Ça parait un peu difficile à avaler vu à quel point il rechignait à l’attirer dans les combats et lui faire porter la responsabilité de sauver le monde, mais soit. Le fait est que ces lunettes vont devenir le symbole de l’héritage d’Iron Man pour Peter, se disant que s’il les a, il faut qu’il se comporte comme s’il les avait méritées au lieu de juste les recevoir avec une facture de frais de succession.
Arrive alors Mysterio, un héros venu d’une réalité alternative dans laquelle la Terre a été détruite par des entités mystiques qui cherchent la destruction ultime. Ayant déjà vaincu plusieurs de ces entités, il ne reste que celle liée au feu et celle-ci va attaquer Prague et dingue, quelle chance, c’est justement là que son tour d’Europe avec l’école va ensuite plutôt qu’à Paris (faut bien être américain pour penser que tu peux faire un tour d’Europe en deux semaines). Peter rencontre donc Nick Fury, directeur du SHIELD cette organisation gouvernementale qui protège le monde et surtout celui qui a créé les Avengers. Problème cependant parce que Fury trouve ça absurde d’avoir un super-héros lycéen qui ne veut pas se faire remarquer et cherche à entretenir son identité secrète et qui donc a des devoirs, des obligations scolaires et tout ce qui va avec la belle vie de l’adolescence. Il se moque donc de lui et Peter se réfugie dans les conseils de Mysterio qui le prend sous son aile (ce que fait un mentor, oups). Peter finit par offrir les lunettes à Mysterio, estimant qu’il n’a pas l’étoffe d’un héros.
Il s’avère qu’en fait, Mysterio ne venait pas du tout d’une réalité alternative, c’est en fait un ancien concurrent de Stark Industries venu se venger de ne pas être reconnu comme étant le créateur de la technologie présente dans les lunettes de Peter (marrant, comme le scénario d’Iron Man 3 en fait). Ayant poursuivi dans le domaine de la réalité augmentée, comme Pokémon GO, les monstres venus détruire le monde sont en fait juste des sortes d’hologrammes dont l’apparence n’est maintenue que par un essaim de drones contrôlés à distance. Les grands combats sont essentiellement de la pyrotechnie, de la mise en scène, et la destruction est maîtrisée. Bref, le gars c’est Syndrome dans Les Indestructibles.
Peter est au fond. Non seulement il n’a pas l’étoffe d’un héros mais en plus il comprend la supercherie et se rend compte qu’il a offert une arme de destruction massive à un psychopathe et ce, avec le sourire. Il va voir Fury, mais c’était encore une illusion et il se fait choper par un train, finit en prison aux Pays-Bas dans une cellule de dégrisement avec des supporters de l’équipe nationale de football qui ont un accent belge en VF (aucun sens, vraiment, je sais pas). Happy lui dit quelques mots qui le réconfortent et il arrive à arrêter Mysterio. Bravo, gg. Tout ça en vivant le deuil de son mentor, en apprenant que son deuxième mentor sort avec sa tante (qui est sa figure maternelle) et en apprenant enfin que son troisième mentor est un grand méchant. Le film a beau être vraiment drôle, sympa et très cool dans son traitement de l’adolescence et de ses préoccupations mêlés à la vie de super-héros, la confiance aveugle de Tony après sa mort est bizarre et on pourrait penser qu’il aurait plutôt laissé les lunettes à Happy ou Fury en suggérant de les passer à Peter une fois “qu’il serait prêt“. Ajoutez à ça le fait que le méchant a les mêmes motivations que celui d’Iron Man 3 et que le développement de Peter tourne autour de son rapport à son mentor pour le deuxième film consécutif et c’est un peu dommage.
La ressemblance est… élémentaire
Maintenant, la suite, ce Spiderman quelque-chose-Home qui sera le troisième. Alors, j’aime pas trop dire du mal des films avant qu’ils sortent. Tant qu’on n’a pas vu le film, impossible de savoir ce qu’il vaut. Regardez, les Star Wars récents avaient tous l’air bien avant qu’ils sortent. Suicide Squad avait l’air monstrueux. Et au contraire, les deux films Jumanji récents avec Dwayne Johnson ou encore le film Shazam étaient attendus avec grincements de dents alors qu’ils sont assez sympas. Bref, il n’existe pas vraiment d’avis valable sur la qualité de quelque chose avant qu’il ne soit sorti. Mais on a quand même le droit d’être un peu inquiets.
Parce qu’après deux films dans lesquels Spiderman se définit par sa relation avec la figure paternelle qu’il a sous la main, on aimerait bien que la conclusion soit un Spiderman qui cesse de vivre au travers des codes et des conseils des autres. Bien sûr que sa propre philosophie peut se construire autour des paroles que des gens expérimentés lui ont dites autour de lui. Mais ce serait sympa de le voir développer sa propre identité, comprendre qu’il n’a pas à être le “prochain Iron Man“, mais bien l’actuel Spiderman.
D’autant que, même s’il ne s’agit que d’une coïncidence, le fait de lui fourguer Docteur Strange donne vraiment l’impression de lui filer un jeu des 7 différences. Deux anciens riches mégalomanes égocentriques qui ont survécu à des accidents dont ils sont responsables mais qui leur ont laissé des séquelles, les forçant à changer et à utiliser une force nouvelle pour le bien commun tout en gardant un goatee ? Docteur Strange, c’est un Iron Man magique. Et même hors du rôle, cette ressemblance se retrouve puisque les acteurs ont tous deux incarné Sherlock Holmes, l’un dans une série et l’autre dans des films.
Même s’il est évidemment encore trop tôt pour parler d’erreur, on ne peut qu’espérer que Benedict Cumberbatch sera peu présent, non pas parce qu’on ne l’aime pas, on l’adore, mais parce qu’il est temps que Spiderman saute sans filet. Enfin avec sa propre toile quoi. D’autant que le deuxième film se termine déjà avec une révélation importante qui laisse présager de quoi le dernier film pourrait parler. J. Jonah Jameson, rédacteur en chef du Daily Bugle, un journal fictif, et milite activement pour l’arrestation et la reconnaissance en tant que criminel du personnage de Spiderman. Sans être un antagoniste complet, il représente tout de même un obstacle connu et iconique dans les histoires de Peter Parker qui est terriblement attaché à son identité secrète.
Et vous, qu’est-ce que vous pensez de la présence confirmée de Docteur Strange dans ce film ?

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