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Hollow Knight : Critique et test complet

  • Photo du rédacteur: Jimmy Poorteman - Holycrabe
    Jimmy Poorteman - Holycrabe
  • 26 sept. 2020
  • 6 min de lecture

Tout a un peu déjà été dit sur Hollow Knight, mais que serait un blog sur le jeu vidéo sans sa dose de francs à remettre dans une machine qui n’en dit que du positif depuis des années maintenant.

Hollow Knight est un jeu sorti en 2017, développé par le studio indépendant australien Team Cherry. Suivant la thématique d’un game jam (un événement dans lequel des développeurs indépendants doivent développer un jeu en un temps record) dont ils avaient raté la date de remise, le projet a continué à être développé jusqu’à être annoncé sur Kickstarter. Le financement fourni par le public fut bien supérieur à la demande originale et beaucoup de contenus furent ajoutés, même si parfois le palier n’avait pas été atteint. Le jeu est ce qu’on appelle un metroidvania, mélange entre les formules des sagas Metroid et Castlevania, dans lequel on incarne un petit être, le Chevalier, qui explore les cavernes sombres et corrompues du royaume déchu d’Hallownest. Le jeu est rempli de passages obstrués, jusqu’à ce que vous obteniez un nouveau pouvoir d’exploration : double saut, wall jump, ou même simplement des objets, clés, blasons vous laissant accéder à des zones supplémentaires. Le jeu a été très positivement reçu, que ce soit par la critique ou par le public, à tel point qu’un deuxième épisode a rapidement peuplé les bruits de couloirs avant d’être confirmé en 2019, baptisé Hollow Knight : Silksong et suivant les aventures de Hornet, un personnage récurrent de l’histoire principale. Plusieurs contenus téléchargeables ont été ajoutés après-coup, tous gratuits, ajoutant pour certains des versions améliorées de boss présents dans le jeu, pour d’autres des zones secrètes supplémentaires, ou encore des ennemis particulièrement difficiles à battre.

Graphiquement : Wow wow wow WOW

Le jeu est tout simplement magnifique. Les personnages sont dessinés à la main, tout comme les différentes zones du jeu. Les dessins conceptuels ont été scannés et adaptés au moteur du jeu pour ne pas souffrir d’un temps de développement trop long. Le jeu profite donc de décors fantastiques, donnant lieu à une ambiance incroyable, alternant entre des régions oppressantes et obscures comme des salles reposantes ou disposant d’une végétation luxuriante et touffue. Le royaume de Hallownest propose ainsi des environnements très différents, tout en gardant un aspect thématique. Chaque zone trouve sa place dans cet univers dans lequel se mélangent des régions plus urbanisées, une mine, une ville et son réseau d’égouts, mais aussi un jardin royal laissé à l’abandon qui est devenu hors de contrôle, un cimetière, ou même des cavernes froides et obscures peuplées de créatures agressives, sauvages et effrayantes.

La gestion d’effets de lumière et de fumée, le flou, ou encore les 4 ou 5 couches de parallax donnant énormément de profondeur à la plupart des zones, malgré qu’elles soient souterraines et que le jeu se passe en 2D.

La musique, oui, la musique

L’argent récolté lors du Kickstarter permit à Team Cherry de s’offrir plusieurs choses. Un jeu plus ambitieux, un développeur supplémentaire, mais aussi un compositeur talentueux. Christopher Larkin nous dévoile ici une liste de pistes remarquables, que ce soit pour renforcer les ambiances mises en place lors de l’exploration ou pour donner toute l’ampleur épique des combats de boss. Les pistes d’exploration sont d’ailleurs augmentées lors des combats, plusieurs couches d’instruments supplémentaires venant s’ajouter par-dessus les sonorités de base. Certaines pistes de boss ont même été encore plus améliorées avec la sortie d’une des extensions, ajoutant un mode Panthéon dans lequel vous pouvez affronter les boss du jeu (et même plusieurs modes Boss Rush) et redonnant un caractère encore plus épique à certaines rencontres comme Hornet ou les Seigneurs Mantes. La plupart des pistes gardent même une forme d’identité dans leur construction, et une écoute attentive de certaines d’entre elles vous permettra peut-être de comprendre certains des mystères qui peuplent le royaume.

Aucun personnage ne parle d’ailleurs, et tous s’expriment oralement par des sons, des cris, tandis que leurs lignes de dialogue s’affichent, mais cela participe à la création de leur identité propre. La plupart des insectes habitant les froides cavernes du royaume décrépit ont sombré dans la folie, alors ceux qui s’adressent à vous et sont compréhensibles se distinguent rapidement les uns des autres. Au fur et à mesure, vous arriverez aisément à reconnaître si ce personnage que vous entendez au loin est Zote, le rival prétentieux et pathétique, Quirrel, personnage énigmatique et amnésique, ou Cornifer, cartographe vous vendant les esquisses dont vous avez besoin pour vous retrouver dans le labyrinthe de ce monde.

L’histoire : Une profondeur qui creuse

Dès les premiers instants du jeu, nous sommes livrés face à un grand mystère. Nous ne savons pas vraiment qui ou ce que nous sommes. Et ce n’est qu’en explorant, en discutant avec les personnages et en sondant leurs pensées que nous arriverons peu à peu à déchiffrer l’histoire du monde qui nous entoure. Nous apprenons l’existence d’Hallownest, un royaume d’insectes, gouverné par un roi venu d’ailleurs ayant amené avec lui le savoir et la sagesse, arrachant les insectes à une vie sauvage de survie. Ce roi est vénéré comme un dieu, accompagné bien sûr de sa reine, et entouré de soldats braves et forts. Ensemble, ils doivent lutter contre une corruption née d’une ancienne divinité, mécontente d’être laissée au rebut. Mais nous arrivons longtemps après. Le roi et la reine ont disparu, les soldats aussi, certains vivant encore à peine tandis que d’autres non, et la corruption se répand toujours plus.

Je préfère ne même pas révéler l’ampleur de l’histoire, chargée de symbolismes et toujours plus profonde et poétique. L’exploration nous amène à la découvrir petit à petit, et à comprendre ce monde autour de nous, ses luttes intestines, les origines des personnages. Tout prend place, tout fait sens comme un gigantesque puzzle à l’échelle d’une petite civilisation.

Le gameplay : Dur, mais vraiment agréable

J’avais envie de dire que le jeu était dur mais juste, mais ce n’est malheureusement pas toujours le cas. Le jeu est effectivement très difficile, et la complétion totale du jeu à 100% vous demandera beaucoup de sueur et de détermination. Les ennemis sont nombreux, les phases de jeu de plateforme parfois un peu hasardeuses, et cela appartient parfois à l’exploit d’arriver à battre certains boss dès le premier essai. Mais pas de panique, le jeu porte cette mécanique de die and retry avec un certain brio. Si vous mourrez, vous perdez vos Geos, l’argent du jeu, et une forme spectrale, celle de votre “regret“, apparait. Affrontez ce petit fantôme et vous récupérerez votre capital, dans une mécanique proche de celle bien connue des Dark Souls. Les boss vont ainsi vous demander de vous accrocher pour les affronter à de nombreuses reprises afin de comprendre quoi faire en fonction de leurs attaques. Parfois il suffit de s’éloigner, parfois il faut sauter, esquiver, voire même parer mais il y a finalement toujours quelque chose de possible à faire, même si le timing est parfois difficile à gérer. Le système de combat est d’ailleurs très simple, avec des attaques dans toutes les directions ainsi que des attaques spéciales à charger et des attaques magiques, utilisant de l’âme, qui se régénère en frappant des ennemis. Côté déplacement, le jeu un peu rigide au début se décoince progressivement, au fur et à mesure que vous débloquez de nouveaux pouvoirs. La plupart de ces possibilités deviennent d’ailleurs capitales pour esquiver proprement certaines attaques lors de combats de boss.

Le problème avec ça, c’est qu’avec un timing souvent primordial pour esquiver à la perfection, le jeu souffre parfois de micro freezes d’une demi-seconde, notamment quand vous parez, mais aussi parfois pendant le combat. L’action se bloque, juste suffisamment longtemps pour vous désarçonner, et derrière vous prenez un dégât et la panique prend le relais. Certains combats additionnels à la fin du jeu donnent aussi un peu l’impression d’être illisibles, voire injustes. Que pouvez-vous seulement faire lorsque pour esquiver une certaine attaque il n’y a qu’une solution, mais que celle-ci est impossible à exécuter à cause de l’attaque précédente dont certains éléments sont encore présents sur le terrain. Les derniers combats contre le Prince Gris donnent parfois lieu à ce genre de frustration, vous plaçant dans une situation dans laquelle il n’y a plus de bonne solution, et dans laquelle prendre un coup équivaut à perdre un tiers de sa vie.

En conclusion

Hollow Knight est un jeu formidable, terriblement grand et terriblement profond, avec une narration et une direction artistique magnifiques. Le jeu n’est pas facile, il est raisonnablement difficile à terminer et plutôt difficile à terminer à 100%, encore plus à 112% avec les contenus additionnels. Mais il mérite amplement ses nombreuses nominations et récompenses. C’est un de ces jeux qu’on regrette presque de terminer, et dans lequel on retourne après avoir tout terminé, simplement pour se promener dans les buissons du Vertchemin et du Jardin de la Reine, ou se reposer sur la rive du Lac Bleu au-dessus de la Cité des Larmes. Une magnifique expérience à conseiller à tous, pour peu qu’ils ne soient pas trop prônes à rager lorsqu’ils affronteront certains boss.


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