Outriders : Test de la démo

Le nouveau venu dans la cour des shooter-looters prépare doucement son arrivée avec un petit aperçu, une démo disponible partout et pour tout le monde pour prendre la température de ce monde au design assez spécial qui avait attiré pas mal de regards lors de ses trailers ces deux dernières années.

Développé par People Can Fly (Gears of War 3, Bulletstorm et aussi un petit jeu de niche connu sous le nom de Fortnite), le jeu a vraiment frappé l’œil de certains lors de son annonce à l’E3 2019. Comme une sorte de Destiny mais avec des super pouvoirs et des designs de créatures et de personnages très identifiables. Prévu pour le 1er avril (sans déc), le jeu s’offre le luxe de nous filer une démo gratuite et accessible à tous, histoire de faire monter l’attente et de montrer un peu ce à quoi ressemble le produit à quelques semaines de sa sortie officielle et puis autant donner l’eau à la bouche à ceux qui attendent bite manette en main l’arrivée de quelque chose de nouveau pour quitter Destiny 2 ne serait-ce que provisoirement.

Alors au programme de ce jeu qu’est-ce qu’on retrouve ? Coté histoire déjà, on a droit à quelque chose de pas si courant que ça. La Terre condamnée, l’humanité se met en route pour la planète d’Enoch aux confins de l’espace à bord de deux transports contenant colons et soldats. Mais avant même de quitter l’orbite terrestre, le transport avec les vrais soldats est détruit, et les forces armées dans le deuxième sont surtout des mercenaires tenus en laisse par la carotte de leur paie et quelques soldats. Arrivés sur Enoch après 83 ans de sommeil cryogénique, les souvenirs de la fin de la Terre encore tous frais dans la tête, un détachement de colons se rend sur la surface pour préparer le début de la colonisation.

Mais voilà, au-delà de la faune locale un peu effrayée et farouche, l’équipe se fait surtout surprendre par une sorte de tempête surnaturelle qui en crame plus d’un sur place et fait passer un message très clair : Enoch n’est pas exactement le coin de paradis stable qu’ils espéraient. Retour à la base pour expliquer ça aux supérieurs, ils annoncent que de toutes façons il n’y a pas d’autre solution que de coloniser ici et que le reste de la procédure a été mise en route. Après avoir abattu quelques contestataires, une fusillade générale éclate et un camion explose, nous blessant. On est alors replongé en sommeil en attendant qu’une solution soit trouvée.

Le réveil sonne 31 ans plus tard et c’est la maxi merde. Sans aucun ménagement, on est jeté dans un camion, transporté à travers une zone de guerre et jeté sur un champ de bataille avant de se refaire frapper par la même tempête que 31 ans auparavant (ou 15 minutes si vous vous mettez dans les baskets de votre perso qui vient de se réveiller). Seulement, contre toute attente, cet événement ne vous tue pas et vus sauve même, vus transformant en un.e Altéré.e et vous conférant des pouvoirs étranges et surnaturels. Rejoignant l’autre côté du conflit en vous disant que ça ne peut pas être pire qu’ici, vous êtes emmené.e au Grand Marshall, la patronne du bidonville local qui n’est autre que Shira, une scientifique un peu niaise à l’époque de votre arrivée mais qui a gagné en maturité et en expérience, devenant ainsi la seule forme d’autorité. Pendant votre sommeil, vous apprenez que ce phénomène qui vous a donné vos pouvoirs a un nom, l’Anomalie, et que c’est la guerre dehors. Il reste une soixantaine de milliers d’humains, mais devant la perte de la Terre et le réveil sur une planète finalement très inhospitalière, sans réel espoir d’un mieux, beaucoup ont laissé tomber la raison et sont devenus des gangsters et laissent leurs pires pulsions sanguinaires les diriger. Et en gros, à vous, qui venez d’arriver, d’aider tout ce petit monde à arrêter de vivre dans la peur.

Du bon et du très bon

Graphiquement, j’ai rien à dire parce que j’y ai joué sur Xbox One première du nom et que le jeu ramait et avait l’air très sacrifié niveau textures, mais ça vient de ma console, pas du jeu. Du coup j’ai été voir ce que Digital Foundry, une chaine d’analyse et d’évaluation graphique, en pensait. Bien que le jeu semble être un jeu current gen boosté pour la next gen et pas pensé directement pour les PS5 et Xbox Series, meme la version Xbox One X, pourtant la meilleure console de la génération techniquement parlant, toussote et finalement déçoit. 30fps instable dans un jeu où ça canarde de partout avec des effets de flammes et de distorsion, c’est pas forcément injouable mais ça reste une expérience un peu sportive. En comparaison, les versions next gen sont extrêmement propres, chacune à sa propre échelle, et de ce que la démo laisse entrevoir, la différence ne va finalement se faire ressentir que si vous collez les images les unes à côté des autres. La version PS5 semble cependant être la plus stable quant aux fps, la Xbox Series X étant par contre plus généreuse sur la résolution. À vous de voir.

Niveau ambiance également. La scène autour de la sélection de classe avec le passage dans les tranchées est très impressionnante dans ce qu’elle véhicule. On traverse plusieurs longs décors avec tour à tour, des cages remplies d’autres humains, d’innombrables cadavres pendus. On se sent assez vite imprégné de l’ambiance et de l’atmosphère pesante et un peu cinglée du coin.

Ensuite, si vous êtes amateur de films d’actions des années 80 et ce genre d’ambiance nanardesque avec un personnage principale qui prend chacune de ses phrases pour une punchline et passe son temps à dire que c’est vraiment une journée de merde, alors vus devriez apprécier.

Coté gameplay, le gunplay pur et dur est assez sympa si vous aimez les TPS. Les pouvoirs prennent un peu de temps à appréhender et intégrer dans la boucle, mais le jeu vous force intelligemment à le faire par son game design et une fois l’habitude prise, le tout devient très agréable. Les arbres de compétence ont l’air d’apporter une grande profondeur, ce qui amènera peut-être une grande diversité de styles de gameplays en fin de jeu.

Ici l'arbre de compétences pour la classe de Pyromage

Et du moins bon

Mais donc de l’améliorable. Déjà je ferai l’impasse sur l’inventoring qui, bien qu’il soit bien expliqué clairement, se tape un temps de chargement de 10 secondes à chaque fois qu’on l’ouvre ou qu’on le ferme. Dans un jeu où on passe son temps à looter du meilleur matos et réorganiser son perso, c’est aussi détestable que quand l’inventaire de Borderlands 3 le faisait, mais je vais mettre ça sur le compte de ma console qui a 7 ans. Pareil pour le coté instancié du lobby et de toutes les zones. Le monde donne l’impression d’être relativement open world et de vous laisser vous promener mais attention, sauter au-dessus de ce trou, c’est charger une autre zone et donc ça demande un temps de chargement.

Et du coup ça donne aussi lieu à des fins de missions qui vous laisseront un peu sur votre faim. Terminez de dégager une zone de ses ennemis et vous pouvez accéder à la suite, enfin non, plutôt accéder à une cinématique qui va parfois même tuer le boss à votre place avant de vous relâcher dans la zone de base.

Niveau personnages encore une fois, c’est un pari et si vous n’etes pas fan du coté nanard, alors vous risquez d’avoir plus de mal. Mention spéciale à Shira, la scientifique devenue Grand Marshall qui est doublée par la même comédienne que la Bibliothécaire de Halo 4 avec une voix un peu âgée, empreinte de sagesse, de calme et d’expérience. Aucun problème pour son role 31 ans après le prologue, mais je m’interroge sur le fait de ne pas l’avoir fait doubler par quelqu’un d’autre pour sa version jeune.

Meme interrogation d’ailleurs pour la navigation dans les menus via une souris sur console, assez incompréhensible alors que rien ne le nécessite et du coup très peu pratique. Un dernier point sur l’éditeur de personnage qui montre du potentiel mais semble manquer d’ambition ou quelque chose. Les idées sont bonnes mais on aimerait en effet un peu plus de choix.

Somme toute, l’expérience est très agréable et la plupart des défauts sont à attribuer à ma machine et pas au jeu. Cela ne reste bien sûr qu’une démo et ne reflète pas à 100% le produit final, mais c’est un aperçu encourageant et on a hâte d’en voir plus.